Les racines des relations entre la Grèce et la Russie remontent à l'époque de Catherine II, impératrice de Russie au XVIIIe siècle. Pendant les guerres russo-turques de 1768-1774 et 1787-1791, Catherine II a soutenu un mouvement révolutionnaire grec visant à renforcer la position de la Russie en mer Noire, en mer Égée et en Méditerranée orientale. Cette période a jeté les bases d'une coopération future entre les deux pays.
En 1770, des officiers de la marine russe, les frères Orloff, ont mené une révolte contre les Ottomans en Morée, avec le soutien de notables locaux. Bien que cette tentative ait échoué, la Russie a finalement obtenu le traité de Koutchouk-Kaïnardji en 1774, qui la consacrait en tant que puissance protectrice des populations chrétiennes de l'Empire ottoman.
Au XIXe siècle, la Grèce a joué un rôle actif dans la guerre de Crimée (1854-1856), en envoyant un corps expéditionnaire grec appelé la Légion de volontaires grecs. Ces événements ont renforcé les liens entre les deux pays et ont contribué à l'émergence d'une relation culturelle et religieuse forte.
Les relations diplomatiques entre la Grèce et la Russie ont été établies pour la première fois en 1828, peu de temps après l'indépendance de la Grèce. La Russie a joué un rôle important en tant que puissance protectrice des populations chrétiennes orthodoxes de l'Empire ottoman, soutenant ainsi les aspirations d'émancipation nationale des Grecs. Les liens culturels entre les deux pays ont également joué un rôle crucial dans le renforcement de leur relation. Les deux pays partagent une adhésion majoritaire à l'Église orthodoxe, ce qui a favorisé les échanges et la coopération culturelle.
En ce qui concerne les relations économiques, la Grèce et la Russie sont membres de plusieurs organisations et accords internationaux, tels que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'Organisation de coopération économique de la mer Noire (OCEMN). Des projets de coopération dans le domaine de l'énergie, des transports et de l'agroalimentaire ont été étudiés, notamment le projet de pipeline Burgas-Alexandroupoli, qui pourrait offrir de nouvelles opportunités d'exportation pour les entreprises russes.
Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les relations entre la Grèce et la Russie ont connu une période de tensions accrues. La Grèce, préoccupée par les implications géopolitiques de la crise de la dette souveraine et par le sort de la communauté grecque en Ukraine, a adopté une position plus modérée vis-à-vis de la Russie. Cependant, des incidents diplomatiques et des divergences d'intérêts ont entraîné une dégradation des relations, notamment en 2018 avec l'expulsion de diplomates russes accusés d'ingérence. De plus, les conflits ecclésiastiques entre l'Ukraine et la Russie ont également contribué à la détérioration des relations entre Athènes et Moscou.
Malgré les tensions récentes, il y a encore des perspectives d'amélioration des relations entre la Grèce et la Russie. Les deux pays partagent une histoire et une culture communes, ce qui offre une base solide pour une coopération future. De plus, il existe encore des opportunités de coopération économique et commerciale, notamment dans les domaines de l'énergie et des infrastructures. Il est donc possible que les relations entre la Grèce et la Russie évoluent à l'avenir, en fonction des développements politiques et géopolitiques dans la région.
Les relations entre la Grèce et la Russie ont été marquées par une histoire complexe, mêlant périodes de coopération étroite et de tensions. Les liens historiques, culturels et spirituels entre les deux pays ont joué un rôle important dans le renforcement de leur relation. Cependant, des événements récents, tels que l'annexion de la Crimée par la Russie et les conflits en Ukraine, ont entraîné une détérioration des relations. Malgré cela, il y a encore des perspectives d'amélioration à l'avenir, en fonction des développements politiques et géopolitiques dans la région.
Source : blog de logios.online